OPI : Mamadou Yattassaye aux commandes !
L’Organisation Patronale des Industriels du Mali (OPI) a tenu, le samedi 20 mars 2021, à l’Hôtel Salam de Bamako, une Assemblée Générale. A l’ordre du jour : présentation et adoption du Rapport d’activités 2018-2020 et élection d’un nouveau Bureau. La cérémonie d’ouverture des travaux était placée sous l’égide du Ministre en charge de l’Industrie, Harouna Niang, entouré du Président de la CCIM, Youssouf Bathily ; du Président sortant, Cyril Achcar, ainsi que les patrons d’industries du Mali. Au terme des travaux, Mamadou Yattassaye a été élu nouveau patron des Industriels du Mali pour un mandat de 3 ans.
Cette Assemblée Générale qui a vu la participation effective de l’ensemble des Acteurs du secteur industriel a débuté par la projection d’un film reportage retraçant les activités menées par l’OPI au cours du mandat 2016-2020. De ce film, il ressort que le Bureau mis en place, le 28 mai 2016, a réalisé plusieurs activités dont l’élaboration d’un livre blanc sur l’Industrie du Mali avec 24 reformes afin de booster le secteur.
Ainsi, la réalisation de sept réformes dont l’adoption d’un Décret sur la commande publique, la création de l’observatoire national de l’industrie, la poursuite de la systématisation des procédures de conciliation dans l’espace CEDEAO et UEMOA, la création d’une conciliation fiscale sous l’autorité du Ministère des Finances. Il ressort de cette projection que le Mali importe des produits à l’extérieur pour un montant de 400 milliards de francs CFA.
Pour Cyril Achcar, ce livre blanc est un recueil de solutions afin de soulager les différentes entreprises industrielles respectives face aux multiples défis auxquels elles devront faire face, à la fois structurelles et conjoncturelles, totalisant 24 mesures. « Aujourd’hui, l’industrie fait face à d’importantes faiblesses. Il s’agit, entre autres, d’un PIB de la manufacture de 6% contre 11% pour la moyenne UEMOA, 15% pour le Sénégal, 19% pour la Côte-d’Ivoire ; un nombre d’unités industrielles autour de 900 (dernier recensement) dont 200 relèvant du secteur formel ; quand nos voisins sénégalais et ivoiriens sont à 3000 et 6000 unités, le fait d’être le premier importateur de produits ; un déficit de la balance commerciale de 400 milliards FCFA depuis 10 ans ; un arbitrage budgétaire défavorable à l’industrie moins de 1% quand l’Agriculture est à 15% du Budget national », déplore le Président sortant de l’OPI.
Actions majeures du Bureau sortant ? Cyril Achcar a mentionné, entre autres, de la poursuite de l’élaboration du catalogue des produits industriels « Made in Mali » ; l’organisation de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique (JIA) ; le fonctionnement des commissions techniques ; la participation de l’organisation à toutes les rencontres initiées par les pouvoirs publics ; les PTF et autres.
Concernant les avancées, M. Achcar a évoqué l’Accord du Gouvernement pour l’application d’une TVA à taux réduit de 9% des produits industriels fabriqués localement, l’adoption du Décret 04-78 du 28 mai 2018 sur la commande publique et sa mise en œuvre progressive, la poursuite des travaux entre la Douane et le CNPM, chargé de la lutte contre la concurrence déloyale et bien d’autres acquis.
Par ailleurs, l’ex patron des Industriels du Mali a également rappelé que des défis majeurs doivent être relevés. Cela, afin de permettre au secteur de jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance et atteindre cet objectif de 20% du PIB qui est le standard d’un pays qui se développe : « La mise en place d’un tarif référentiel et préférentiel électronique pour les Industriels; l’amélioration des conditions de la compétitivité des entreprises afin de les permettre de concourir les marchés internationaux; la promotion de l’industrie nationale ; le made in Mali ainsi que la commande publique qui doit immédiatement doubler le PIB ; une fiscalité intérieure de longue durée portée par un code fiscal de l’industrie ».
Pour sa part, le Ministre en charge de l’Industrie, Harouna Niang, s’est dit convaincu que l’industrie est la clé du développement. « Un pays développé est un pays industrialisé et nous devons convenir d’une stratégie d’industrialisation. On a besoin de cela dans le secteur industriel et il y a une meilleure insertion entre le secteur agricole et celui industriel. La capacité de financement doit être doublée pour la réalisation des projets industriels. Cela demande un vrai leadership dans le milieu des acteurs de l’industrie. Le livre blanc est un bon départ et l’avenir de notre pays se trouve dans l’industrie », conclura le Ministre Niang.
Source : Mohamed Sylla (Aube-Mali)